Terpsichore et la danse

Je voulais écrire un petit mot sur le pourquoi de ce surnom, Terpsichore, que je n'avais jamais utilisé jusque là. Il faut dire que le nom n'est pas très mélodieux, c'est sa signification qui me plait.

Terpsichore est la muse de la Danse dans la mythologie grecque. On dit que c'est aussi la mère des sirènes mais bon, arrêtons-nous à la muse, c'est ce qui m'intéresse.

La danse fait partie de ma vie depuis que j'ai 4 ans. Je me souviens de ma mère me déposant, toute petite, à l'école de danse, et je me souviens de ma joie à l'idée de cette heure de liberté. La danse est un univers et, où qu'une danseuse aille, elle retrouvera partout la même atmosphère, les mêmes gestes, les mêmes personnes ou presque.

Depuis mes 4 ans, j'aime aller à la danse le mercredi après-midi. Et ce mercredi devient mercredi et samedi, puis lundi-mercredi-samedi, puis lundi-mardi-mercredi-jeudi-vendredi-samedi et même dimanche. Je ne peux plus m'en passer car j'aime. J'aime l'ambiance des vestiaires, cette antichambre entre le monde extérieur et le studio de danse. J'aime les conversations à bâtons rompus qu'on y entend, l'affairement des élèves, petites et grandes, petits et grands. J'aime regarder ceux qui s'échauffent et faire comme eux, puis devenir celle qui fait la grande et montre l'exemple, la mine sérieuse face au miroir. J'aime les chaussons roses aux élastiques cousus main. J'aime les tutus en tulle froissé, et plus tard, lorsque les tutus deviennent des tuniques ou de simples et très compliquées à la fois superpositions de tenues pratiques, j'aime ce déguisement commun à tous les danseurs. Je n'aime pas les chignons, qui tirent les cheveux dans bien plus que 4 épingles, la laque qui sent trop fort, colle trop fort et ne plaque jamais bien les petites mèches qui dépassent. J'aime la salle de danse, toujours synonyme de retrouvailles: j'y retrouve mes amies, mes professeurs adorés, la barre, le parquet, les photos de danseurs, les grandes fenêtres qui donnent sur la rue où le temps s'écoule quand ici, à l'intérieur, il s'est arrêté. J'aime ce reflet dans la glace qui est moi sans être moi, et j'attends avec impatience de faire travailler mon corps, de voir ce que je vais pouvoir lui faire faire aujourd'hui. Chaque jour un peu plus, dans l'effort, la sueur et la douleur, mais j'aime ça, allez savoir pourquoi. Les maso ne sont pas maso, il faut croire qu'on prend goût à se faire souffrir. Chaque jour la jambe un peu plus haut, le pied un peu plus pointé, les bras un peu plus souples, la pirouette plus rapide, l'équilibre mieux tenu, l'écart plus grand, le saut plus dynamique, la tête mieux orientée, le plié sans tomber, les pointes qui font mal aux pieds, le rythme, en musique, les genoux tendus, et on n'oublie pas de sourire!

Je découvre d'autres danses, contemporain, jazz, hip hop, funk, new jazz funk hip hop break dance style, j'en passe et des meilleures! Je m'amuse mais mon coeur reste au classique. En 3è, sur mon emploi du temps, la moitié de la journée est en gris, couleur des cours du collège, l'autre moitié est multicolore, pour la danse. Je réveille mes parents le dimanche matin car le cours commence à 10h et la prof, une petite brésilienne, n'aime pas qu'on soit en retard ; surtout qu'aujourd'hui, maman, elle nous fait un cours particulier juste pour mon amie et moi, alors il faut y aller là, pas de temps pour le café, où sont les clefs de la voiture?!

Je viens de me rendre compte que mon "petit mot sur Terpsichore et la danse" a un peu dérapé... Tant pis pour le pavé! Je vais bientôt découvrir la danse orientale, la danse indienne, le yoga qui est aussi une danse d'une certaine façon et j'ai hâte d'élargir les horizons de ma passion.